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      le repeuplement

des communes rurales

nécessité publique et désir individuel

par Bernard Farinelli

La Thébaïde, chemin des Fagots, 63290 Limons

Magali. Lanord@wanadoo. fr


Le repeuplement des campagnes reste un sujet tabou, même si un certain nombre d'évolutions récentes

tendent à ouvrir enfin le débat : sondages favorables, représentations presque idylliques, mouvements

reconnus, création de cellules administratives ou de plans spécialisés. Un mouvement, statistiquement

vérifié, s'opère par lui-même et touche pratiquement toutes les couches sociales. On ne le répétera

jamais assez, l'espace rural n'est pas uniforme, il est le fruit du système socio-économique, entre la

péri-urbanisation et ses deux ou trois couronnes concentriques, qui captent les urbains par commodité

constructible, et, sans doute déjà, un besoin d'autre chose, et le reste de l'espace rural, lui même

décomposable en des territoires d'une plus ou moins grande vitalité économique, celle-ci n'étant pas

forcément accompagnée d'une démographie brillante. Les grandes plaines céréalières, par leur mode

de fonctionnement, n'attirent pas de nouvelles populations, les exploitations démesurées favorisant

l'agrandissement des terres et, par voie de conséquence, le gel du bâti. Une autre partie de l'espace

connaît, depuis la prise en compte du développement local, une renaissance due à une diversification

des activités, à une attractivité du mode de vie et à une prise de conscience d'un autre système de

valeurs. Bien sûr, des régions cumulent les avantages entre héliotropisme, proximité du littoral ou

transfrontalière, charmes reconnus. Et puis d'autres sont encore en marge, même si le recensement a

démontré qu'elles perdaient moins d'habitants que prévu et disposaient souvent d'un solde migratoire

positif, ce qui semble indiquer qu'il y a moins d'émigrants que de migrants.

On estime à près de 11 000 communes celles qui restent déficitaires en terme de population et qui

présentent des symptômes noirs : faible natalité, vieillissement, départ des rares jeunes, pas de

mariages, beaucoup de célibat... Deux régions, l'Auvergne et le Limousin, sont données perdantes

jusqu'en 2220 au moins. Vingt départements sont sur la mauvaise pente. Il y a encore une dizaine

d'années, le rêve de l'élu, son espoir secret ou avoué, était l'installation lourde d'une activité

économique qui, d'un seul coup, réduirait le taux de chômage et remplirait les logements vacants.

Mais, outre le faible nombre d'entreprises réellement créées - et il s'agissait de petites unités -, rien

n'était fait pour attirer ladite entreprise sinon un panonceau à l'entrée de la commune et, dans le

meilleur des cas, une entente avec les chambres consulaires. Les logements n'étaient pas sur le

marché, le cadre de vie absent, la politique d'accueil nulle. On attendait tout du nouveau venu et,

hormis quelques cas, on ne donnait pas grand chose, surtout au petit porteur de projet. On connaît les

dégâts occasionnées par le «zapping industriel» d'unités obtenant tout et plus... et changeant de

territoires pour de nouveaux avantages.

Aujourd'hui, le développement local est entré dans les mœurs politiques, mais toujours avec cette

connotation économique en amont. Les communes trient ce qui paraît non pas le viable mais le plus1

 

6 Courrier de l'environnement de l'INRA n°42, février

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suivre sur http://www7.inra.fr/lecourrier/assets/C42Farinelli.pdf


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