Pour sauver nos campagnes élevez des Poules
11 mars 2013
le repeuplement
des communes rurales
nécessité publique et désir individuel
par Bernard Farinelli
La Thébaïde, chemin des Fagots, 63290 Limons
Magali. Lanord@wanadoo. fr
Le repeuplement des campagnes reste un sujet tabou, même si un certain nombre d'évolutions récentes
tendent à ouvrir enfin le débat : sondages favorables, représentations presque idylliques, mouvements
reconnus, création de cellules administratives ou de plans spécialisés. Un mouvement, statistiquement
vérifié, s'opère par lui-même et touche pratiquement toutes les couches sociales. On ne le répétera
jamais assez, l'espace rural n'est pas uniforme, il est le fruit du système socio-économique, entre la
péri-urbanisation et ses deux ou trois couronnes concentriques, qui captent les urbains par commodité
constructible, et, sans doute déjà, un besoin d'autre chose, et le reste de l'espace rural, lui même
décomposable en des territoires d'une plus ou moins grande vitalité économique, celle-ci n'étant pas
forcément accompagnée d'une démographie brillante. Les grandes plaines céréalières, par leur mode
de fonctionnement, n'attirent pas de nouvelles populations, les exploitations démesurées favorisant
l'agrandissement des terres et, par voie de conséquence, le gel du bâti. Une autre partie de l'espace
connaît, depuis la prise en compte du développement local, une renaissance due à une diversification
des activités, à une attractivité du mode de vie et à une prise de conscience d'un autre système de
valeurs. Bien sûr, des régions cumulent les avantages entre héliotropisme, proximité du littoral ou
transfrontalière, charmes reconnus. Et puis d'autres sont encore en marge, même si le recensement a
démontré qu'elles perdaient moins d'habitants que prévu et disposaient souvent d'un solde migratoire
positif, ce qui semble indiquer qu'il y a moins d'émigrants que de migrants.
On estime à près de 11 000 communes celles qui restent déficitaires en terme de population et qui
présentent des symptômes noirs : faible natalité, vieillissement, départ des rares jeunes, pas de
mariages, beaucoup de célibat... Deux régions, l'Auvergne et le Limousin, sont données perdantes
jusqu'en 2220 au moins. Vingt départements sont sur la mauvaise pente. Il y a encore une dizaine
d'années, le rêve de l'élu, son espoir secret ou avoué, était l'installation lourde d'une activité
économique qui, d'un seul coup, réduirait le taux de chômage et remplirait les logements vacants.
Mais, outre le faible nombre d'entreprises réellement créées - et il s'agissait de petites unités -, rien
n'était fait pour attirer ladite entreprise sinon un panonceau à l'entrée de la commune et, dans le
meilleur des cas, une entente avec les chambres consulaires. Les logements n'étaient pas sur le
marché, le cadre de vie absent, la politique d'accueil nulle. On attendait tout du nouveau venu et,
hormis quelques cas, on ne donnait pas grand chose, surtout au petit porteur de projet. On connaît les
dégâts occasionnées par le «zapping industriel» d'unités obtenant tout et plus... et changeant de
territoires pour de nouveaux avantages.
Aujourd'hui, le développement local est entré dans les mœurs politiques, mais toujours avec cette
connotation économique en amont. Les communes trient ce qui paraît non pas le viable mais le plus1
6 Courrier de l'environnement de l'INRA n°42, février
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suivre sur http://www7.inra.fr/lecourrier/assets/C42Farinelli.pdf