LA PROBLEMATIQUE ECOLOGIQUE 

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Questions 

"D'où viennent ces nouveaux objets enseignés ? Comment sont-ils arrivés là 

? Quelles interrelations avec quels autres objets y nouent-ils ? Et, aussi, 

surtout : pourquoi sont-ils arrivés jusque-là ?... s'interroger non seulement 

sur ce qui est [...] mais encore se demander pourquoi ce qui n’est pas, n’est 

pas ...". (Chevallard, 1994, p.142) 

Ces questions marquent l'entrée dans une problématique dont Yves Chevallard dit 

dans le texte cité qu'"elle est encore largement implicite dans le livre de 1985" et 

qui ouvre un (vaste) domaine de recherche : l'étude du fonctionnement de 

systèmes qui naissent, vivent, disparaissent et qui ont leurs lois, soit encore 

l'écologie didactique des savoirs. 

Le savoir enseigné est structuré, organisé en fonction de contraintes : quelles 

sont-elles ? C'est ce dont nous avons commencé à entreprendre l'examen en 

reprenant en termes de contraintes les aspects de la théorie de la Transposition 

didactique. 

Comment ces contraintes déterminent-elles des conditions en un lieu donné, 

comment ces conditions permettent ou interdisent-elles la “vie” et la 

“reproduction” de certains objets du savoir enseigné ? 

Cette problématique, avec de nouveaux moyens d'analyse, devient explicite dans 

la thèse de troisième cycle de Landy Rajoson (1988) : “L’analyse écologique des 

conditions et des contraintes dans l’étude des phénomènes de transposition 

didactique : trois études de cas”. 

Questions 

"Qu'est-ce qui existe et pourquoi ? Qu'est-ce qui n'existe pas, et pourquoi ? 

Et qu'est-ce qui pourrait exister ? Sous quelles conditions ? Quels objets sont 

poussés à vivre, ou au contraire empêchés de vivre, sous tel ensemble de 

conditions ? " Chevallard, 1997, p.100) 

Outils d’analyse “empruntés” à l’écologie 

Habitat : les lieux où l'on peut trouver tel objet mathématique et les objets avec 

qui il entre en association. 

Niche : parler de niche est relatif à la place fonctionnelle occupée par l'objet. 

Ecosystème : un "lieu" réunissant les conditions écologiques où un objet peut 

vivre, défini comme un système d’êtres et de relations. Notons que les 

environnements considérés pour les objets mathématiques sont des institutions 

qui se distinguent par différents "régimes épistémologiques" : savant, didactique, 

professionnel, noossphérien. On parlera d'écosystème savant ou didactique 

scolaire. 

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Master2 R et P, IC2A Didactique des Sciences UE TC2 « Concepts et méthodes en didactique des sciences. 

Cours « Théorie anthropologique» Hamid Chaachoua 17/10/07. Page 1Les études de cas menées par Rajoson font apparaître des conditions relatives à 

des écosystèmes de différents types. 

• La considération des deux termes fondamentaux pour l'activité mathématique 

(sphère savante), problèmes et outils, outils d'attaque et de résolution de ces 

problèmes, conduit à prendre en compte pour des objets une relation d'ordre du 

type "Y est utilisé dans le fonctionnement de X" et à parler de chaînes d'outils 

s'impliquant mutuellement (chaînes et arborescences trophiques). Il existe 

plusieurs niveaux : le plus bas est celui d'outil, un point maximal est constitué par 

un problème. Des outils et des problèmes que ces outils peuvent attaquer 

s'organisent en des ensembles structurés, les théories. 

Notons que, de problème ouvert, un problème peut passer à l'état de "problème 

test", permettant d'éprouver des méthodes de résolution. 

 “Un être mathématique tend à n'exister de manière stable que s'il est pris dans 

de telles chaînes”, s'il est appelé à servir d'outil pour un objet mathématique (de 

niveau supérieur dans la relation considérée). Un objet mathématique est 

dominant lorsqu’il apparaît dans plusieurs chaînes trophiques ayant à leur 

extrémité des problèmes mathématiques importants. 

Principe de fonctionnement du système d'enseignement : “Pour être viable au 

sein d'un corpus de savoir, un élément de savoir donné doit pouvoir y apparaître 

comme un partie d'un tout structuré”. Cette condition peut à rebours devenir une 

des contraintes qui ne permettent pas l'émergence de certains objets de savoirs. 

Cette contrainte de viabilité peut être précisée : pour ne pas apparaître comme un 

point isolé, l’objet doit pouvoir s’intégrer dans un ensemble divers d’emplois. 

Position 1 : “Pour faire vivre un problème, dans le savoir enseigné, il faut faire 

vivre les outils de résolution de ce problème 

- mais pour faire vivre des outils, il faut qu'ils nourrissent plusieurs problèmes et 

il faut qu'ils se nourrissent d'outils déjà disponibles, 

- tandis que pour faire vivre le problème, il faut que les solutions du problème 

outillent d'autres problèmes.” 

Position 2 : Une double contrainte “trophique” pour le développement d’une 

théorie est d'apparaître comme outil de résolution de problèmes et de pouvoir 

s’outiller adéquatement. 

Dans un écosystème didactique, un objet peut vivre par une manipulation 

écologique qui consiste à abaisser les besoins en outillage (abaissement du niveau 

trophique. 

• Un objet peut être évincé, sa niche venant à être occupée par une autre entité 

face à laquelle il se trouve en position d'infériorité. C'est le cas, par exemple, dans 

le développement d'une théorie mathématique, quand un objet outil doit être 

adapté et se trouve en concurrence avec un outil utilisable sans modification : le 

plus adapté survit. 

Position 3 : Dans le système d'enseignement, des artifices didactiques peuvent 

créer une variation des conditions et permettre la vie d'un objet qu'exclurait la 

compétition. Une question est alors celle des conditions de stabilité de ces effets. 

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